CONTE MOI L'AILLEURS - "La civilisation ma mère"

Etude du roman « La civilisation ma mère !... » (1972) de Driss Chraïbi

Driss Chraïbi a fait des études arabes et françaises. Il a écrit pendant trente ans pour la radio France Culture. Il a été enseignant et il a écrit une très grande œuvre romanesque variée. IL est considérée comme un « classique » au Maroc. Ses romans ont de l’audace dans le ton et les sujets abordés.

Il est mort en 2007.

Résumé du roman : Tout le roman est considéré comme un récit d’apprentissage d’une femme dans une famille marocaine traditionnelle qui va peu à peu découvrir, grâce à ses fils, la modernité occidentale.

Le premier extrait étudié nous présente la situation de la mère de l’auteur et de son frère avant son mariage : elle était bonne et a été mariée à treize ans à un homme riche qui pourrait être son père. Aujourd’hui,  la situation a évolué dans les villes.

Le second extrait parle de l’amour au sein du couple formé par les parents de l’auteur. L’auteur nous présente le mariage comme une colonisation, une prison dans lequel est exclu l’amour. Dans cet extrait il nous rapporte la seule  parole de tendresse que son père à dit à sa mère.

Le troisième extrait nous présente l’arrivée de la radio dans le foyer familial qui va bouleverser l’image du monde qu’a la mère. L’arrivée du modernisme dans cette cellule familiale traditionnelle provoque un choc des cultures. Après avoir vu la radio, la mère se réfugie dans la prière et dans sa cuisine, ce qui renvoie à la tradition marocaine. Elle aime cuisiner quand elle se sent contrariée, ce qui montre le rôle traditionnel de la femme dans une famille marocaine.

L’extrait suivant nous décrit la découverte d’un parc par la mère. C’est la première fois que ses fils lui font découvrir un lieu si éloigné de sa maison. Elle a d’abord peur de sortir car elle craint la réaction de son mari. La découverte du parc se fait ensuite avec un enthousiasme exacerbé non dissimulé. Elle a tellement manqué de contact avec la nature que la seule vue ne lui suffit plus : elle a besoin de faire appel à tous ses sens (vue, toucher, goût, ouïe). Son enthousiasme est tel qu’elle étreint les arbres, mange l’herbe et l’humus. Les fils deux fils sont heureux de voir leur mère aussi joyeuse, enthousiaste car ils désapprouvent l’enfermement qu’elle subit.

L’extrait suivant parle de la première sortie de la mère au cinéma avec ses fils. Le cinéma était à l’époque inaccessible  aux femmes. Au début, le cinéma marocain était un folklore (les gens  jouaient de la guitare, parlaient pendant le film…), l’ambiance est totalement différente en Europe. La mère croit que la scène qui se déroule sous ses yeux est réelle donc elle répond aux personnages. L’extrait se termine sur un passage comique dans lequel un spectateur accuse la mère d’avoir agit sur le déroulement du film après qu’elle ait répondu à une parole d’un personnage dans le film.

Le dernier extrait nous montre la curiosité et la soif de connaissance de la mère. L’auteur nous montre à quel point sa mère était ignorante (A trente-cinq ans elle découvre qu’elle a des menstruations : avant elle était persuadée d’avoir une maladie.) Dans sa façon d’aborder de nouvelles connaissances, elle garde un côté enfant, une façon très naïve d’appréhender le savoir. Ses fils doivent lui expliquer des choses concrètes grâce à de petites histoires très simples (Par exemple, ils lui racontent que c’est un magicien qui allument les lampes lorsque l’on presse l’interrupteur).

Ce roman montre combien certaines personnes ont besoin de sortir de leur coquille pour évoluer positivement. L’auteur a une vue plutôt négative sur certaines traditions de son pays, il pense qu’elles sont nocives aux femmes et prétend à plus d’égalité homme-femme. Par la suite, la mère ira à l’université et fera des progrès fulgurants. L’auteur a écrit ce livre sur la base de l’humour.